Sécurité de la Supply Chain Logicielle : La Nouvelle Frontière
Les applications modernes sont composées à 80 % de dépendances et à 20 % de code personnalisé. Cela fait de la chaîne d'approvisionnement logicielle (supply chain) une cible massive pour les attaquants. Sécuriser votre "usine logicielle" n'est plus une option.
Les Trois Piliers de la Sécurité Supply Chain
- Intégrité de la Source : S'assurer que les modifications de code sont autorisées et traçables. Utilisez des commits signés et une protection stricte des branches.
- Sécurité du Build : Environnements de build isolés et éphémères. Utilisez OIDC pour l'authentification cloud au lieu de secrets à longue durée de vie.
- Provenance des Artefacts : Pouvez-vous prouver que l'image exécutée en production est exactement celle construite par votre CI ? Utilisez des outils comme Sigstore/Cosign pour signer les artefacts.
Le Rôle des SBOMs
Un Software Bill of Materials (SBOM) est un inventaire formel détaillant les composants utilisés dans la construction d'un logiciel. C'est comme une liste d'ingrédients pour votre application, essentielle pour une réponse rapide aux vulnérabilités.
Une checklist pragmatique de baseline
- commits signés + branches protégées
- runners CI isolés et éphémères (pas d’état partagé)
- scan dépendances et conteneurs avec politiques actionnables
- signature des artefacts + provenance (qui a build quoi, depuis quelle source)
- génération SBOM stockée avec l’artefact
Passer à l’échelle
Le plus efficace est d’intégrer ces contrôles dans des pipelines pavés et des golden paths, afin que chaque équipe hérite de defaults sûrs sans effort supplémentaire.
Comment démarrer (sans vouloir tout faire d’un coup)
Choisissez un pipeline et faites-en votre implémentation de référence :
- Verrouiller la source : exiger des reviews, appliquer la protection des branches, et tracer qui a approuvé quoi.
- Durcir l’identité de la CI : remplacer les clés cloud statiques par des identifiants courts basés sur OIDC.
- Signer et vérifier : signer les images au build et vérifier les signatures au moment du déploiement.
- Automatiser la réponse : lorsqu’une CVE critique sort, utiliser les SBOMs pour identifier rapidement les artefacts impactés.
Pièges fréquents
- Sécurité qui ralentit la livraison : les contrôles doivent être automatisés et intégrés aux templates.
- Culture “scan and ignore” : définir des politiques claires (block/allow) et tracer les exceptions.
- Pas d’enforcement au runtime : signer ne sert à rien si la production accepte des artefacts non signés.
Ce qu’il faut mesurer
- % d’artefacts signés et vérifiés au déploiement
- temps moyen pour identifier les services impactés après la divulgation d’une CVE
- nombre d’exceptions de politique et leur ancienneté
Conclusion
La sécurité de la supply chain est une question de confiance. En mettant en œuvre la provenance, la signature et le scan automatisé, vous garantissez que chaque morceau de code dans votre environnement de production est vérifié et conforme à vos standards.
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