L'observabilité orientée risque : au-delà du simple monitoring
Le delivery moderne exige plus que de savoir si un serveur est en ligne. Dans les secteurs régulés, l'observabilité doit être orientée risque : fournir les preuves nécessaires pour garantir la résilience et la conformité.
Du Monitoring à l'Observability
Alors que le monitoring vous indique qu'un problème survient, l'observabilité vous aide à comprendre pourquoi il est arrivé en analysant l'état interne des systèmes à travers leurs sorties (logs, métriques, traces).
Pour les plateformes critiques, cela signifie dépasser les métriques CPU/RAM pour se concentrer sur des signaux pertinents pour le métier.
1) Les SLO : le langage de la fiabilité
Les Service Level Objectives (SLO) sont le fondement de l'observabilité orientée risque. Ils définissent le niveau de défaillance acceptable, permettant aux équipes de :
- équilibrer la vitesse de livraison et la stabilité du système
- fournir des preuves claires de la santé du service aux parties prenantes
- déclencher des réponses automatisées avant que les incidents n'impactent les utilisateurs
2) Le tracing distribué pour l'auditabilité
Dans les architectures microservices, une seule requête peut toucher des dizaines de composants. Le tracing distribué fournit une "boîte noire" pour chaque transaction, essentielle pour :
- identifier les goulots d'étranglement dans des flux complexes
- prouver le lignage des données (lineage) et les étapes de traitement
- accélérer la résolution d'incidents (MTTR)
3) L'observabilité comme chemin balisé (Paved Road)
Pour être efficace, l'observabilité doit être intégrée à la plateforme :
- Logs standardisés : Des formats structurés qui facilitent la recherche et l'audit.
- Tableaux de bord par défaut : Offrir à chaque équipe une visibilité immédiate.
- Alerting automatisé : Réduire le bruit pour se concentrer sur les risques réels.
Comment la rendre orientée risque (et pas orientée dashboards)
Commencez par relier la télémétrie aux risques que vous cherchez réellement à maîtriser :
- Impact client (disponibilité, latence, paiements échoués, logins échoués)
- Signaux sécurité (anomalies d’auth, violations de policy, egress suspect)
- Signaux de résilience (headroom de capacité, burn rate d’error budget)
- Signaux d’audit (qui a changé quoi, quand, et ce que cela a impacté)
Puis alignez l’alerting sur ces risques, avec une sévérité et une ownership claires.
Pièges fréquents
- Flood d’alertes : si tout page, rien n’est corrigé. Privilégiez l’alerting basé SLO et le burn rate.
- Manque de traçabilité : l’absence d’événements de changement (déploiements, config) rend l’audit et la RCA difficiles.
- Sprawl d’outils : plusieurs dashboards par équipe produisent des preuves incohérentes.
Ce qu’il faut mesurer
- conformité SLO + burn rate des services critiques
- mean time to detect (MTTD) et mean time to resolve (MTTR)
- % d’incidents avec un événement de changement corrélé clair (deploy/config)
Conclusion
L'observabilité orientée risque transforme la télémétrie en un atout stratégique. En intégrant ces capacités dans l'Internal Developer Platform, les organisations construisent des systèmes qui sont non seulement plus rapides à déployer, mais aussi plus faciles à auditer et à sécuriser.
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